Car nous sommes tous un peu les mêmes
Un peu moins seul:
En écoutant \ »Lucie\ » de Pascal Obispo, je me rends compte que ce titre est vraiment beau mais triste. On se demande pourquoi on aime autant les chansons tristes? Peut-être que l\’écoute de chansons nous procure la sensation d\’être moins seul, affirme l\’idée que quelqu\’un sur terre nous comprend et a vécu des choses similaires.
Dans l\’art en général, les sentiments tristes et profonds touchent beaucoup plus
Petite note, les tubes comme la ballade au piano \ »Someone Like You\ » d\’Adele se positionnent si souvent en tête des charts et d\’autres grands classiques assez lugubres comme le \ »Requiem\ » de Mozart réussissent à émouvoir des millions de gens pendant des siècles. Les deux dépeignent et provoquent un fort sentiment de perte et de tristesse. Mais notre plaisir de la musique triste est paradoxal – nous sortons de notre façon d\’éviter la tristesse dans nos vies quotidiennes. Alors pourquoi est-ce que, dans les arts, des thèmes tels que la perte peuvent être expérimentés en toute sécurité, profondément appréciés et même célébrés?
Que disent les scientifiques?
Les chercheurs ont longtemps été intrigués par ce phénomène et ce n\’est que récemment que nous avons commencé à comprendre comment nous sommes si enclin à aimer des oeuvres tristes. Récemment une étude publiée dans Frontiers in Psychology, a révélé pourquoi certains d\’entre nous apprécient la musique triste plus que d\’autres – et cela a beaucoup à voir avec l\’empathie.
La recherche a déjà montré que les individus ouverts obtiennent généralement un score élevé en sophistication musicale, tandis que les «systémiciens», ceux qui s\’intéressent fortement aux modèles, aux systèmes et aux règles, ont tendance à préférer la musique intense comme le rock et le punk.
Donc je suis tritse? Ou simplement morbide?
Mais qu\’en est-il de la musique triste? Sûrement personne ne l\’aimerait à moins que l\’émotion vécue ne soit pas une tristesse réelle mais une sorte de version transformée de celle-ci? Des résultats obtenus sur de vastes enquêtes effectuées autour de mélomanes ou personnes lambdas, ont révélé que les gens ressentent en écoutant de la musique triste une sorte de réaction physique et neurologique. Nous devons révéler qu\’il y a différente classes et différentes catégories d\’études et résultats.
Pour certains, la musique triste approfondit et amplifie les sentiments de tristesse et de perte – des émotions qui sont liées à des événements personnels et des souvenirs. Ces expériences sont loin d\’être agréables et n\’offrent donc pas d\’explication au paradoxe. Pour les autres, la musique triste apporte des sentiments de mélancolie, le genre de sentiment que vous pourriez avoir un jour de pluie après que votre équipe favorite a perdu. Mais toutes ces sensations ressenties ont un écho dans un texte ou une musique ou encore une oeuvre d\’art. Nous sommes en quête d\’un écho à notre solitude, ces oeuvres nous réconfortent sur le fait que nous ne sommes pas seul, mais des millions à avoir vécu des choses qui nous semblent uniques.
(Dans mon cas j\’aime beaucoup le titre \ »Le chasseur de rêves\ » il me rappelle mes balades en Irlande)
Et notre cerveau dans tout ça?
Le chemin du romantisme moderne par le biais cognitif
Pour comprendre les résultats des différentes études et travaux, il faut comprendre qu\’on ne peut pas seulement faire un questionnaire. Les différentes recherches suggèrent que l\’appréciation de la musique implique des facteurs cognitifs et des facteurs sociaux. Les personnes sensibles et désireuses de sympathiser avec le malheur d\’une autre personne se retrouvent attirées par ce type de musique ou d\’oeuvre. On parle souvent de côté romantique comme à l\’époque des grands auteurs, souvenez-vous de ces héros qui vont braver tout, ou encore de Tristan le triste héros romantique, bien qu\’il ne soit guère romantique au sens strict mais plutôt un héros tragique qui se bat contre une force plus fort que lui, la magie mais aussi le devoir… Ces oeuvres tristes provoque en quelque sort une exaltation des sens et des fortes émotions – dans ce cas représenté par la musique triste. Ces personnes vont du coup revoir une réaction de récompense, une sensation d\’avoir une empathie pour quelqu\’un mais aussi l\’impression d\’être une bonne personne car capable de comprendre et ressentir. Il existe un certain nombre de théories expliquant pourquoi, comme celle du l\’émotion partagée.
Une récompense biochimique:
La récompense pourrait être purement biochimique. Nous avons tous éprouvé le sentiment de soulagement et de sérénité après un bon cri. Cela est dû à un cocktail de produits chimiques déclenchés par les pleurs. Une théorie récente suggère que même une tristesse fictive suffit à tromper notre corps pour déclencher une telle réponse endocrinienne, destinée à adoucir la douleur mentale impliquée dans la perte réelle. Cette réponse est entraînée par des hormones telles que l\’ocytocine et la prolactine, qui induisent en fait les sentiments de confort, de chaleur et de plaisir léger en nous. Ce mélange d\’hormones est probablement particulièrement puissant lorsque vous prenez la perte et la tristesse réelle de l\’équation – ce que vous pouvez souvent faire dans la tristesse induite par la musique. En gros pour ceux et celles qui ont fait de la biochimie ou de la neurochimie, c\’est un processus similaire à ce sentiment de plaisir quand on ingère de la nourriture qui nous plait ou lorsque nous achetons un objet qu\’on a voulu pendant des mois. On appelle cela un processus de récompense ou le circuit de la récompense qui met en jeu l\’aire tegmentale ventrale et le noyau accumbens, à la base du circuit de récompense, et plus particulièrement un neurotransmetteur, la dopamine.
Du coup maintenant en écoutant votre titre préféré vous allez vous dire \ »Merde je ne suis qu\’un pauvre manipulé\ »
Sur le même genre d\’article un peu moins scientifique quand même, tu pourrais aimer celui sur le Syndrome Ted Mosby